dimanche 9 octobre 2011

Souvenirs de voyages - Focus Région Lima

Le Pérou représente environ 2 fois la France en superficie. Les routes y sont environ 10 fois moins développés. Le système de transport (mis à part peut être celui des bus) également. Il en résulte que les distances prennent vite, ici, des proportions impressionnantes. Pour vous donner une idée, en 5 semaines de voyages nous avons parcouru près de 8000 km et passé plus de 130 heures dans le bus (divisez par 24h et vous vous rendrez compte que nous y avons passé près d'une semaine!). Autres chiffres : entre Lima et Cuzco, il y a 1102 km, entre Lima et Arequipa, 1009 et entre Lima et Tumbes, 1320. Et je ne vous parle pas d'Iquitos, ville amazonienne uniquement accessible par avion ou par bateau (3 à 5 jours de navigation).

Quelles sont les conséquences de cela?

1) Tout est relatif. Après tout, 12h de bus, c'est pas si loin.
2) La région de Lima est la seule région accessible pour mes weekends de deux jours.

Je découvre donc petit à petit le tourisme réservé aux péruviens, plus précisément aux liménéens. Et en toute franchise, cela vaut le détour.

Les images valant souvent mieux que les photos, voilà un aperçu de ce que l'on peut voir à quelques heures de Lima dans cette région plongée dans un perpétuel printemps.

La route vers Marcahuasi et Marcahuasi 


Vallée vers Marcahuasi dans laquelle nous avons passé des heures...

....Dans notre super 4x4

...à demander notre chemin toutes les 20 minutes et à obtenir la réponse perpétuel "20 minutos no mas..."

Après 7h de déambulation de jour et de nuit au bord de précipices et une nuit  en camping sur le terrain de foot d'un petit village, nous arrivons enfin à San Pedro de Casta! 




Tuna

Site de Marcahuasi, où nous étions censé dormir ! 

Le site est connu pour ses étranges formes qui se remarquent dans les  rochers 

... et ses immenses plaines à plus de 4000 mètres d'altitude

Le Monumento de la Humanidad qui change d'expression en fonction de la position du soleil. Les scientifiques sont encore partagé entre l'explication "rationnelle" selon laquelle tout cela est le résultat de l'érosion et l'explication "anthropologique" selon laquelle ces formes seraient le fait d'une civilisation bien antérieure à toutes celles déjà connues. 

Paysages de montages absolument époustouflants...

Au coucher du soleil...avant un retour à Lima (beaucoup plus rapide par le bon chemin :P) ! 


Route vers Lunahuana - Lunahuana




Première plage sur laquelle nous nous arrêtons : restaurants désaffectés

Seconde plage : Cerro Azul où nous avons vu des dauphins ! 

Vallée entre Cañete et Lunahuana 


Lunahuana à la tombée de la nuit


Visite des bodegas de la région, productrice de Pisco ! 

Pont suspendu 

Poteau électrique, au dessus du fleuve que nous avons empreinté en  Rafting! 

L'équipe de choc  de ces deux voyages (falta Camille!)
Voici donc un aperçu de ce que l'on peut voir dans la région de Lima, le plus important pour les liménéens étant de trouver le soleil qui fuit la capitale pendant les 5 mois allant de juin à Octobre!


    dimanche 2 octobre 2011

    Complexité Péruvienne


    Le Pérou n’est pas un pays pauvre. Plutôt un pays avec des pauvres. C’est là toute la complexité d’un pays qui connaît un développement économique plus rapide que son développement social. Une complexité que je ne m’attendais pas à trouver.

    Quelques chiffres macroéconomiques :
    -          Croissance économique 2010 : 8,8 %
    -          Premier pays producteur d’argent au monde
    -          Second pays producteur de cuivre au monde
    -          Premier pays producteur d’or, de zinc, de plomb et d’étain
    -          Le budget public est 3 fois plus important que ce qu’il était en 2002

    En revanche, 1/3 de la population vit sous le seuil de pauvreté (moins de 1 dollar par jour). 10 millions de personnes, habitant principalement dans les régions rurales et n’ayant pas ou peu accès à l’eau courante, à l’électricité et à des services de santé efficaces. Une autre grande partie de la population vit avec des revenus très modestes notamment dans les grandes villes : taxis, gérants ou vendeurs de petites imprimeries ou dans la vente de téléphones ou carte SIM…Enfin, le Pérou, selon le World Economic Forum Report (qui mesure le niveau de compétitivité des pays), souffre d’infrastructures peu développées (notamment en ce qui concerne le système de transport).

    Il semble donc que le plus grand défi du Pérou aujourd’hui est d’apprendre à gérer son développement économique non seulement pour que celui-ci profite à toute la population mais également pour qu’il soit durable.

    Pour cela, il me semble que ce qu’il manque au Pérou, ce sont des institutions plus fortes, capables de faire appliquer de manière plus efficaces des politiques publiques plus déterminées. Les institutions péruviennes sont en effet très faibles ce qui empêche une gestion efficace des ressources publiques.

    Un exemple parlant : l’utilisation du canon minero (impôt que perçoit l’Etat sur l’activité des entreprises minières sur son territoire) par les universités publiques

    •         5% de cet impôt est reversé directement aux Universités Publiques pour financer la recherche. Cela revenait en 2010 a environ 2,4 milliards de soles (650 millions d’Euros)
    •         La meilleure université publique en termes de recherche a publié entre 2005 et 2010 416 production scientifiques alors que l’Université de Sao Paulo, sur la même période en a publié plus de 40 00
    •         En 2010, les universités publiques n’ont dépensé que 16% du canon qu’elles avaient reçu.

    Ceci n’est pas le fait de la corruption comme on pourrait le penser au premier abord.
    Il s’agit en fait d’un problème administrativo-légal qui rend la gestion de cet argent absolument impossible.

    Le problème ici n’est donc pas un manque d’argent sinon un manque de gestion appropriée de cet argent et surtout un manque de politique publique efficace.

    Il semple que ce qui s’observe au niveau des universités (qui est celui que je connais le mieux), se retrouve dans tous les autres zones d’intervention publique.

    Le Pérou doit donc entre autre apprendre, à mon avis, à gérer ses ressources de manière plus efficace afin que celles-ci profitent au développement social du pays. En renforçant ses institutions, le Pérou pourrait utiliser les revenus provenant des ressources minières non seulement pour permettre l’émergence d’une société plus inclusive mais également pour apporter à cette société les infrastructures techniques (transport…) et social (éducation, santé, sécurité) à celle-ci. Sans ces efforts (auquel il faudrait ajouter celui de diversifier ses sources de revenus), le développement péruvien ne sera pas possible.