lundi 26 septembre 2011

Newsletter 1 : Un mois - Installation et début de stage

Après un mois de vadrouille dans tout le pays et un mois de stage et d’adaptation à la vie liménienne, je prends enfin le temps de donner de mes nouvelles.

Je ne reviendrai pas sur le voyage de cinq semaines que j’ai fait avec Rémi, il me faudrait environ 20 pages pour le raconter et encore, je n’aurai pas encore tout dit. Sachez juste qu’il fut extraordinaire, sans encombre et que je suis plus que contente d’avoir pris le temps (et l’argent) pour découvrir le Pérou avant de m’y installer. Cela m’a permis de prendre en compte la richesse de ce pays extrêmement diversifié avant de me cloîtrer dans Lima qui, quoique fascinante, n’a absolument rien à voir avec le reste du pays.

Installation 

Revenons donc sur mon installation dans la capitale péruvienne. J’ai décidé après quelques hésitations de m’installer dans Barranco, district situé au Sud de Lima. Il s’agit à mon avis du quartier de Lima ayant le plus de charme : maisons colorés, au bord de la falaise menant à l’océan, fleuris, nombreux bars et piqueos, centre de la nuit liménienne en fin de semaine. Alors que Miraflores (quartier des expatriés et des touristes) fait presque oublier que l’on est au Pérou, Barranco respire la culture péruvienne un peu bobo tout en étant autant voir plus sûr.


Je vis dans une sorte d’auberge de jeunesse réservés aux volontaires d’Ashoka ou amis de volontaires. Il n’y a que 3 résidents permanents (dont moi) et nous recevons de temps en temps la visite de quelques voyageurs venant nous apporter des nouvelles du grand large… ou plutôt actualiser notre Lonely Planet. L’appartement vu sur l’océan est tout confort (un peu trop sachant que je n’ai ni à faire le ménage, ni à faire mon linge, et quasiment pas ma vaisselle…).

Le mieux dans cet appartement est qu’il s’agit de l’ancien bureau d’Ashoka, réseau d’enterpreneurs sociaux mondial pour lequel je travaille. Il y a donc de partout des livres sur l’entrepreneuriat social, sur la situation économique et social du Pérou et de toute l’Amérique Latine et il n’est pas rare de recevoir au courrier des magazines plus qu’intéressants sur le développement du pays.





C’est donc dans cet environnement que j’évolue depuis plus d’un mois et bien que la douche ne veuille toujours pas m’offrir de longue minutes d’eau chaude et qu’il ne faille pas jeter le papier toilette dans la cuvette, je m’y habitue très bien.

Universidad Coherente - 1ere partie de stage

En ce qui concerne mon stage, je n’aurai pu espérer mieux.


Mon stage est officiellement avec Ashoka mais en réalité je travaille comme "consultante externe" auprès des entrepreneurs faisant partie du réseau Ashoka. Initialement, je devais diviser mon temps de travail entre deux associations (Universidad Coherente et Asociacion de Trabajo Voluntario) et ainsi faire partie de deux projets. Cependant, après avoir discuté avec chacune de ses ONG, il m’est apparu impossible de compatir expérience de qualité et diversité de l’expérience. En effet, à force de vouloir tout faire, je risquais de tout faire mal et de ne rien retirer de professionnellement et personnellement enrichissant de mon stage. Ceci m’a donc mise dans une position assez inconfortable, à savoir celle d’avoir à faire un choix.

Chacune des deux associations m’offraient l’opportunité de participer à des projets de qualités. Cependant, Asociacion de Trabajo Voluntario semblait vouloir uniquement me faire faire de la communication. Or, ce n’est pas sur ce domaine que je voulais que mon stage soit tourné. En revanche, Universidad Coherente m’a directement proposé d’être en charge de sa viabilité financière, ce qui m’a tout de suite attiré. En plus de cela, Jorge Mori, président exécutif d’Universidad Coherente m’a tout de suite plu : innovant et passionné, j’avais devant moi un véritable entrepreneur social.


C’est donc à Universidad Coherente que j’ai décidé de consacrer 80% de mon temps de travail (les 20% restant devant être destiné à Ashoka en tant que tel) au moins jusqu’en Décembre. Je ne regrette absolument pas ce choix.

Universidad Coherente croit en une université innovante, moderne et de qualité, accessible pour tous les péruviens. Crée en 2007, elle centre son activité sur les universités publiques péruviennes qui connaissent de graves problèmes de gestion. Pour cela, Universidad Coherente a trois lignes directrices de travail.

1.      La première ligne consiste à moderniser l’université publique. Cela passe entre autre par un travail de recherche sur la transparence et l’accès à l’information dans les universités publiques ainsi que par des programmes de capacitation des fonctionnaires universitaires. L’idée est de résoudre les conflits internes à la communauté universitaire (conflits liés à un manque d’information et à une lacune en termes de ressources humaines) afin de faciliter le processus de prise de décision et de gestion de l’université.

2.      La seconde ligne de travail vise à influer sur les politiques publiques pour une université plus démocratiques et accessible. Ici intervient l’idée qu’à long terme, une ONG qui veut changer l’état des choses dans son domaine doit parvenir à faire changer les politiques publiques, autrement dit la loi. Comment parvient-on à changer la loi ? En mettant sur l’agenda politique la problématique, ce qui n’est possible qu’en effectuant un double travail de communication auprès de l’opinion publique et de recherche de solution avec les différents acteurs spécialistes du domaine. Dans ce cadre, Universidad Coherente d’une part publie régulièrement des infographies simplifiant l’information complexe dans le domaine de la gestion universitaires et les diffusent dans les journaux, sur son site internet et via les réseaux sociaux. D’autre part, Universidad Coherente collabore avec plusieurs autres spécialistes afin d’élaborer des projets de lois par exemple.

3.       Enfin, la troisième ligne de travail, quasi inexistante actuellement, se concentre sur le thème de l’innovation et notamment de la capacité innovatrice des étudiants des universités publiques.

Résoluement innovante, UC n’a rien à voir avec une association quelconque. N’importe qui prenant contact avec Jorge Mori et son équipe y voit dynamisme, innovation, engagement. Dynamisme car cette équipe travaille à 100% tous les jours et le montre via une utilisation massive des réseaux sociaux, régulièrement alimentés. Innovante pour plusieurs raisons. D’une part parce que Jorge Mori a la capacité de présenter les problèmes et solutions de l’université publique d’une manière totalement nouvelle. D’autre part parce que l’association laisse une place primordiale aux stratégies de communications : réseaux sociaux, infographies… C’est une stratégie quasi marketing qui est utilisé pour faire passer des informations complexes et quasi scientifique à des étudiants qui ne prennent plus le temps de lire des textes de plusieurs pages. En transformant des informations complexes en des informations consommables par tous, UC augmente sa capacité d’impact et se distingue largement des autres ONG. Enfin, engagement : chaque personne de l’équipe d’UC vient de l’université publique ce qui permet non seulement de comprendre la passion qui anime ces personnes mais surtout positionne UC comme un acteur légitime dans son travail.

L’objectif final de mon stage à Universidad Coherente est d’assurer et de renforcer la viabilité financière d’UC. Ceci passe par trois missions principales

  1.             Creation d’un Board of Advisor dans lequel se réunirons des personnalités politiques, du monde de l’entreprise, ou des universitaires dans le but de fournir à UC des ressources nouvelles
  2.      La seconde mission s’apparente à du fundraising pur : il s’agit de mettre en forme les projets pour pouvoir les vendre. A l’intérieur de cette mission se trouve également l’idée d’étendre le réseau institutionnel d’UC en créant des alliances avec d’autres ONG nationales ou internationales.
  3.           Enfin, la troisième mission consiste à mettre en place des services générant des ressources propres à UC : cette idée est en train d’évoluer vers la création d’une entreprise parallèle.

Je travaille donc en étroite collaboration avec le Président Exécutif Jorge Mori qui, aussi surprenant que cela a pu me paraître, considère comme de la plus haute importance mon opinion.

Pour l’instant, j’ai surtout passé mon premier mois à reconstruire le discours institutionnel de Universidad Coherente, pour le rendre justement un peu plus cohérent. Et à partir de cette semaine nous entrons dans une phase intense de design des projets et de segmentation pour de la recherches de financement.

En parallèle à ce processus, on crée de nouvelles alliances avec d’autres partenaires et à titre  d’exemple, j’ai déjeuné ce midi avec le directeur d’America Economia (le magazine économique d’Amérique Latine) Pérou, pour qu’UC paraisse comme source lors du prochain Ranking des universités péruviennes.


Mes journées sont donc bien remplies ! 

mardi 20 septembre 2011

Mistura - Festival de la Gastronomie Péruvienne


Quand un anglais, hollandais ou autre individu venant d'une nation où la cuisine n'est pas vraiment un emblème national, pense à un pays où cuisiner est un art et manger un culte, il pense à la France. D'où l'incroyable fierté que ressent le français qui parle de son pays à un étranger. L'étranger en question ne peut d'ailleurs que s'incliner, reconnaissant la supériorité indubitable de la gastronomie française.

Sauf si l'étranger en question est péruvien. S'il existe bien un peuple plus fier de sa cuisine que nous autres français, c'est bien le peuple péruvien. D'ailleurs c'est écrit dans le routard : "Meilleure cuisine de toute l'Amérique Latine". Et quand un voyageur rencontre un péruvien, ce dernier pose au premier deux questions "Te gusta Péru?, Te gusta la comida?"

Je m'attendais donc en arrivant ici, accordant toute ma confiance au petit bonhomme et son sac à dos en forme de Terre, à me trouver face à un festival de saveurs, mêlant des viandes rouges fondantes à un feu d'artifice d'épices, des poissons à la plancha à des légumes raffinés.

Cependant, après avoir vécu presque deux mois au Pérou, je n'ai pas franchement été stupéfaite par la gastronomie péruvienne. Bon il y a bien les picarones, ces petits beignets fris trempés dans du miel, ou encore le ceviche de poisson, ce plat fait de poisson cuit au citron, le tacu-tacu, le lomo saltado, les tallerin a la criolla, la causa, l'arroz chaufa, le seco de pollo, les papas rellenas... 


Mais voilà, au final la cuisine péruvienne peut se résumer à trois éléments : arroz (riz), papas (pommes de terres, le Pérou en a plus de 4800 espèces et c'est d'ici que notre cher Parmentier nous a ramené quelques plants) et pollo (poulet). La plupart du temps, les trois sont ensemble...


Stand de Papas de la Selva
Papas de la selvas

Rien de tout cela n'envoie vraiment du rêve.

Tout ça, c'était avant que je ne connaisse Mistura.


Mistura est le festival gastronomique péruvien qui se déroule chaque année depuis 3 ans dans le centre de Lima. Le concept est simple et génial : tous les grands restaurants de toutes les régions du Pérou se rassemblent à Lima, forment des stands, et vendent un ou deux plats de haute gastronomie à 6 soles (1,50€). L'idée est de rendre accessible à tous pendant 10 jours le top du top de la cuisine péruvienne.

C'est à Mistura que j'ai compris que les péruviens avaient de quoi être fier! Le ceviche était exquis, le risotto de langustina était à tomber par terre, le tacu tacu de la selva également.
Le marché de petits producteurs régionaux m'en a mis plein les yeux : des tonnes et des tonnes de patates différentes, de fruits exotiques ou de pots de miels maison....

 

Il est temps d'exporter le concept en France : je veux que chacun puisse goûter dans sa vie un plat signé Bocuse...



Deux Cuy (à prononcer Couilles). Il s'agit de cochon d'Inde dont les péruviens raffolent.
Ça a plutôt le goût de lapin en fait !
(Personnellement j'ai toujours trouvé ces animaux de compagnies assez débiles...)










lundi 12 septembre 2011

Dompter Lima

J’ai choisi de ne pas commencer ce blog par mon voyage en avion ou mon impression en arrivant à l’aéroport ou en quittant mes parents en France. Non, j’ai choisi de commencer ce blog par les transports en commun de Lima. Pourquoi ? 


Parce que c’est la première chose qui vous surprend quand vous venez d’un pays où le système de transport facilite le déplacement, où vous savez où chaque bus/métro/taxi vous emmène et où il suffit de faire passer une carte sur un tourniquet pour monter dans un véhicule tout ce qu’il y a de plus sûr. C’est aussi ce qui vous surprend le plus lorsque vous avez l’habitude de votre petit, vraiment tout petit Paris intramuros ou pire, votre maison familiale d’un petit village d’Isère.

Finalement, en y pensant, j’écris bien sur mon impression en arrivant à Lima : un mélange de peur et défi. Se déplacer dans Lima est un défi, et Lima se dompte peu à peu.

Laissez-moi vous expliquer un peu. Il y a trois moyens de transports dans Lima.

Le premier est le taxi. Les taxis. Les dizaines de milliers de taxis qui circulent sans cesse et qui klaxonnent dès qu’ils voient quelqu’un marcher sur le trottoir (marcher dans Lima n’est pas normal, même pour 100 mètres, tu dois bien avoir un sol dans ta poche pour prendre un taxi !), surtout si cette personne est un peu claire de peau. Je suis à peu près certaine que taxi est la première profession du pays ! Bref, les taxis, il faut apprendre à les dompter aussi : négocier avant de monter, ne pas hésiter à faire jouer la concurrence pour faire baisser les prix de quelques sols. Il faut apprendre à les choisir, et à se méfier (une voiture avec un sticker indiquant taxi n’est pas un taxi…simple question de bon sens.). Mais on a beau dompter les taxis, cela reste un moyen de transport très dangereux dans Lima, comme dans toute l’Amérique Latine, surtout quand on est une fille, surtout quand on est une gringa. Donc, taxi, à éviter.

Le second est le Métropolitano, seul système de bus régularisé, avec des arrêts réguliers. Il n’y a qu’une  ligne qui traverse Lima du Sud au Nord et qui est en permanence sur-bondée.  Bien pratique pour faire Barranco (chez moi) – El Centro historique, mais à part ça, peu utile.

Reste donc les combis. 

Mon combi de chaque matin et chaque soir. La plupart du temps je fais une partie du
trajet avec la tête à l'extérieur tellement il y a de monde ! 


Les combis sont donc des mini-vans, mini bus ou grands bus qui sillonnent la ville. Ils n’appartiennent à aucune compagnie de transport qui pourrait systématiser la chose. Il n’existe aucun plan de leur trajectoire mise à part celui tout déchiré affiché à l’arrière et à l’intérieur. Il s’agit donc juste de deux personnes qui un jour se sont dit « tiens si on prenait un van et si on prenait deux points dans Lima et on irait de l’un à l’autre puis de l’autre à l’un et on ferait payer les gens pour monter dedans ». Autant dire que c’est le bordel.

Pour vous aider, il y a quand même marqué le nom des rues sur le côté du véhicule et le cobrador vous crie les mêmes noms. La où ça se complique c’est que Lima n’a pas vraiment de noms de rues officiels. Les noms sont différents entre la réalité et la carte. Les rues changent de nom en fonction du niveau d'avancement sur celle ci, et surtout, pour un nom de rue, il y a dix rues correspondantes. Alors quand un cobrador crie "San Martin, Grau, Larco, Prado, Balta, Pierola...", il ne vous éclaire pas franchement. 


A cela s’ajoute le fait que les arrêts ne sont pas déterminés. Il y a bien quelques paradero (arrêts), mais ils ne sont évidemment pas respectés et on peut plus ou moins monter quand on veut. Mais pour cela, il faut arriver à se faire voir. Et parfois, il ne veut juste pas s’arrêter… Allez savoir pourquoi. 


En bref, pour se retrouver il faut connaître le plan de Lima, savoir exactement où l’on veut aller et quand on doit descendre (personne ne vous l’indiquera !). Trois éléments que vous n’avez absolument pas en tête en arrivant à Lima.

Complètement perdus, les nouveaux arrivants sont en plus stressés par le cobrador qui les presse  pour  monter (criant « sube, sube, sube, sube, sube » jusqu’à ce qu'ils montent). Et pour descendre (quand tu penses être au bon endroit), tu dois arriver à crier « paradero baja » (un vrai casse-tête pour nous français) pour signaler ton intention de descendre (le cobrador crie alors baja baja bajaaaaa).

Enfin, il faut payer. Et là je dois dire que les cobradors sont impressionnants : impossible de les duper. Ils savent qui a payé, qui n’a pas payé, quand un passager est monté et te rendent la monnaie plus rapidement qu’ils ne crient le nom des rues ! Donc, quand tu ne connais pas, tu bégaies le nom de la où tu penses aller et files un ou deux soles. Je prends le même bus tous les matins, et à chaque fois je paye un tarif différent de la veille : tout dépend de ta tête et du véhicule. Mais à peine tu commences à discuter le prix que tu dois déjà descendre et il vaut mieux pas traîner !

Voilà 3 semaines que je me bats avec le lion, mais je commence à le dompter. Grâce aux combi, je découvre volontairement ou involontairement de nouvelles lignes chaque jour et j'explore ainsi de nouveaux quartiers. Au final, on s'attache très vite à ces petits véhicules qui passent en boucle des radios de reggaeton (Kalle.fm) ou de salsa et dans lesquels on se sent finalement bien plus en sécurité que dans beaucoup d'autres endroits de la ville. 

Je ne saurai finir cet article sans parler de comment fonctionne tout ce petit chaos. 


Les routes appartiennent à la Municipalidad Metropolitana de Lima qui en fait concession à des entreprises de transport en échange d'une somme fixe. Les entreprises de transports font à leur tour appel à des propriétaires de véhicules pour que les routes de la concession soient utilisées. Les propriétaires de véhicules versent donc une somme fixe régulière à l’entreprise de transport pour pouvoir utiliser les routes.  Enfin, les propriétaires louent leurs véhicules à un chauffeur et son cobrador qui leur payent une somme fixe.

Donc le chauffeur paye une somme fixe au propriétaire du véhicule qui  paye une somme fixe à l’entreprise de transport. Le problème est que le chauffeur lui ne reçoit pas de somme fixe : son revenu dépend du nombre de passagers qu’il fait monter dans son bus en une journée. Pour survivre il doit donc avoir assez d’argent pour payer les frais d’essence, les frais de location du véhicule et faire vivre sa famille. Sachant que le prix d'un trajet varie entre 1 et 2 soles (25 cts et 50 ct d'euros), ils doivent travailler parfois jusqu'à 15h par jour pour couvrir leur frais. Sans parler du problème de sécurité que cela implique (descente et montée hasardeuse,  chauffeur épuisé, freins aléatoires...)... 

Typique des pays en développement, ce type de transport reflète bien le système D qui règne dans tout le pays et dans tous les domaines. Cela nous force, européens, à s’adapter et à ne plus se laisser porter par le système. Qui sait où celui-ci pourrait vous emmener dans Lima…